Mémoires d’enfance


« Tout ce qui ne remonte pas à la conscience
revient sous forme de fatalité, de hasard, ou de destin. »
C. G. Jung

Les événements vécus dans notre enfance laissent des traces dans notre inconscient et nous conditionnent à revivre ces mêmes expériences déplaisantes. Je suis persuadée que nous ne sommes rien d’autre que le résumé de tout ce que nous avons imprimé lors de notre enfance et de notre adolescence (et de nos vies passées pour ceux qui y croient). Nous avons imprimé des ressentis, des sentiments, des émotions, et lorsque nous atteignons l’âge adulte, notre inconscient met en place une sorte de pièce de théâtre relatant fidèlement nos impressions. Nous sommes conditionnés par notre passé chaque jour et à chaque moment de notre vie, y compris dans chaque décision ou choix que nous devons faire.

J’ai moi-même beaucoup traité des situations mal vécues durant ma petite enfance, des événements où j’avais imprimé « Je suis de trop, ou pas désirée, ou bien pire », en attirant des situations dans ma vie actuelle lors desquelles je me sentais être celle qui est de trop, celle qui n’est pas la bienvenue, à tel point que j’étais devenue tellement timide que je n’osais même pas dire bonjour à des membres de ma famille. Les gens pensaient que j’étais hautaine ou autres… Mais non, j’étais juste timide et je ne voulais pas être vue.

Cela m’a pris beaucoup de temps pour trouver un juste milieu, mais aujourd’hui je ne me préoccupe plus du regard que l’autre peut poser sur moi, car j’ai appris que le regard de l’autre sur moi est aussi le regard qu’il pose sur lui même : il me verra de la manière que lui-même se voit. Et cette prise de conscience m’a permis d’avancer et de prendre ma place sans peur de déranger, d’être de trop, etc.

Il nous faut être conscients de nos failles et les dépasser, les affronter, et guérir ces autres nous qui cohabitent avec nous.

Exemple d’un cas traité : Claudine
oser dire non
(régression dans l’enfance)

Remarque

Ma patiente Claudine avait fait le choix de ne pas aller explorer ses vies antérieures. Nous avons donc axé la séance sur une régression dans l’enfance.

Vision de l’enfance

Je me suis connectée à son âme pour lui demander de me montrer un épisode de son enfance qui l’empêchait de s’épanouir aujourd’hui.

Dans le cas de Claudine, j’ai vu une petite fille de trois, quatre ans qui se trouvait devant une femme très bien habillée, très distinguée et hautaine. L’âme de la fillette disait : « Je suis inexistante et je me sens inférieure face à cette femme. ».

Après avoir raconté ma vision à Claudine, cette dernière m’a répondu que cela ne lui parlait pas, qu’elle ne se souvenait pas avoir vécu une situation similaire…

Corrélations avec la problématique

Aujourd’hui, Claudine est une femme de cinquante-trois ans qui se sent étouffée par sa famille car elle n’ose jamais dire non, ni à sa mère, ni à son père, ni aux autres membres de sa famille, et pas même à son entourage en général.

Son passé la conditionne à accepter des invitations auxquelles elle n’a aucun plaisir à aller, ou à attirer constamment (et bien entendu, inconsciemment) à elle des amis qui lui demandent rarement son avis (par exemple en lui imposant tel ou tel restaurant pour se rencontrer), ou encore à s’entourer de connaissances qui ont besoin d’aides de toutes sortes et se reposent sur Claudine pour les assister.

En venant me voir au cabinet, elle était épuisée de se sentir toujours coupable à l’idée de dire non.

Traitement

En faisant la régression, nous avons pu constater qu’à l’âge de trois ans, Claudine était effectivement allée voir une femme distinguée : la demi-sœur de son père.

La famille de Claudine était très simple, contrairement à la demi-sœur, que le père de Claudine n’avait d’ailleurs vue qu’une seule fois. Cette différence de classes sociales avait occasionné que durant tout le trajet, le père de Claudine n’avait cessé de lui répéter : « Sois gentille avec la dame. Elle est distinguée, riche et élégante. Comporte-toi bien. Fais bonne impression. ». Cette situation avait mis une pression énorme sur Claudine qui, comme le disait la petite fille de la vision, s’était sentie inexistante et pas à sa place. Pendant la rencontre, Claudine, se faisant toute petite, avait peur de déranger, d’être de trop, et surtout de ne pas être à la hauteur. Elle a en conséquence déclenché une peur d’être invisible, pas reconnue, et également une peur de décevoir autrui, ce qui l’a conditionnée à se rendre esclave des demandes qu’on lui faisait (conditionnement qui la poursuivait jusqu’à l’âge adulte).

Claudine ne se souvenait plus consciemment de cet épisode de son enfance, mais celui-ci continuait malgré tout de la pourchasser en lui faisant revivre en permanence des situations similaires qui la faisaient souffrir dans sa vie d’adulte. La régression a donc permis à Claudine d’avoir à nouveau accès à ces informations qui étaient essentielles à dénouer pour lui permettre de s’épanouir dans le présent.

Bien sûr, le voyage ne s’est pas arrêté à une seule vision. La patiente a été guidée dans plusieurs événements douloureux de sa vie et a exécuté des techniques et des exercices afin d’intégrer de nouvelles programmations et de modifier ses habitudes qui entravaient son épanouissement.

Elle n’a pas changé le passé, mais elle a changé le regard qu’elle posait sur ces événements bouleversants.

Et petit à petit, cela l’a conduite à adapter son propre comportement pour commencer gentiment à se respecter elle-même pour oser dire non de temps en temps.

En se détachant petit à petit de l’importance du regard des autres sur elle, elle s’est affranchie de son schéma répétitif qui la conditionnait à toujours s’attirer des gens qui risquaient de la juger si elle osait dire non, car cela lui faisait revivre la peur de ne pas être « gentille », comme la petite fille de trois ans.

Résultats obtenus

En traitant cet événement-là, ainsi que les autres événements-conséquences, Claudine a pu obtenir gain de cause face à son mal-être en reprenant confiance en elle et en osant de plus en plus dire non.

Avec une séance, elle parvenait déjà à commencer à s’affirmer auprès de sa famille.

Au bout de trois séances, elle osait assumer le fait qu’elle pouvait vivre sans plaire à tout le monde et sans se rendre malheureuse de ne pas répondre à chacune de leurs attentes.

Cette patiente à su se prendre en charge et a osé faire le pas de dire non.

Elle n’a peut-être pas réussi instantanément à dire non pour tout, mais elle n’a pas baissé les bras, et à force d’avancer, un pas après l’autre, elle a pu parvenir à son but et trouver son équilibre.

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